En août 2019, je m'amusais à tester des ailerons freeride K4 Fang à 69€, en "plastique", avec lesquels on peut se faire plaisir pour pas cher et même atteindre les 30nds...
Après 2 années de frustration due au manque de navigation (pire encore qu'en 2019...), je me suis laissé tenté par une expérience nettement plus onéreuse : une voile Flight Sails Havok 7.2
Il y a comme ça des produits qui m'attirent, au point que cela devienne quasi "obsessionnel" jusqu'à ce que je craque tant la curiosité est grande.
2 marques peu connues, mais dont les approches ont ceci de commun, à savoir pas de gammes pléthoriques, ont attiré mon attention ces derniers temps.
La première marque, Morpho Sails, issue d'une collaboration hollando/hispanique (Canaries), propose une seule gamme de voiles !
Mais avec ceci de particulier, c'est que le programme, autour d'un même design, évolue selon les surfaces :
wave (3.4 à 5.0m² 4 lattes) / freewave (5.3 à 5.7m² 4 lattes) / freemove (6.3 à 6.9m² 5 lattes) / freeride (7.6 à 8.4m² 5 et 6 lattes)
Autre particularité, des chutes plutôt tendues histoire de pouvoir utiliser des voiles plus petites avec une bonne puissance... Utile pour le foil.
Une sorte de petit retour en "arrière" en apparence, après les chutes parfois hyper molles que l'on a pu voir ces dernières années sur certaines voiles.
Honnêtement, j'ai failli me laisser tenter par une 6.9, mais c'était sans compter sur l'apparition de Flight Sails et de sa Havok...
Je commence donc à creuser un peu sur qui développe (Tiens ! José Fernandez, le designer, participe au développement de la gamme Morpho... ) et où sont fabriquées ces voiles, ainsi que me renseigner auprès de la marque à propos de la compatibilité avec mes mâts Ezzy RDM...
Une fois rassuré sur ces divers points, les derniers "verrous" psychologiques sautent et donc ce qui devait arriver arriva : j'ai craqué !
Après avoir eu une période de chasse à la "performance" avec des planches et des voiles pures slalom; suivi d'un retour vers des flotteurs "Old School" et des voiles freeraces moins "extrêmes" qui finalement me conviennent très bien, me voilà désormais dans un "trip", certes toujours axé "vitesse", mais cette fois carrément "No Cam" !
Bref, toujours en quête de speed (encore une drogue... ) sans prise de tête.
La plupart des marques proposent des voiles freeraces, mais le plus souvent équipées de 2 voire 3 cambers, parfois encore avec des fourreaux franchement larges.
Les freeraces No Cam, sont moins mises en avant et plus souvent encore assimilées à une freeride performante.
Sur ce créneau, on trouve notamment, la Duotone E_Pace, la Severne NCX, la Naish Noa, la Gunsails Rapid, la Loft Oxygen, la Goya Mark, la Simmer Vmax, la P7 ACX, la Pryde Speedster (liste non exhaustive), là où les autres marques présente ce type de voile plus dans le créneaux "freeride", comme l'Ezzy Cheetah, la Ga Matrix ou encore la Sailloft Cross, etc...
Et c'est donc la curiosité qui me pousse à vérifier ce qu'il en est de cette Flight Sails Havok.
Ayant donc, je le reconnais, un petit faible pour ce qui est moins connu, cette nouvelle marque assez confidentielle, née en 2015 et basée aux Canaries, a d'abord attiré mon attention avec juste 3 gammes de voiles au catalogue : la Zorro, une wave (4 lattes); l'Aphix, une crossover (5 lattes) et la Havok, une freerace 7 lattes.
Ca a le mérite d'être simple.
Très rapidement livrée par EssentialStore.nl (importateur Benelux Ezzy), j'espérais un peu d'air pour ce dimanche, mais ce fut bien léger...
Qu'importe, j'ai tellement peu navigué cette année que j'ai mis le cap sur De Punt pour faire les premiers mètres et honnêtement à mon arrivée, j'ai plutôt pensé gréer l'Ezzy Lion 8.5 voire la 9.5...
Il est environ 11h30 et quelques planches sont (mais pas toujours) au planning.
Tant pis, je déballe et grée en vitesse, en privilégiant les faibles tensions.
Au premier abord, ce qui me frappe est la longueur réduite du guindant (464 contre 481 pour mon Ezzy Infinity 7m) et une longueur de wish égale à celle de l'Ezzy Lion 7.5 réglée au max, à savoir 212cm, donc plutôt "long" pour une 7.2.
C'est même le plus long wish comparé aux longueurs des autres marques sur ce type de voile.
On a donc un ensemble un peu moins élancé que les concurrentes qui oscillent avec des cotes au guidant qui tournent vers les 4m70 et les wish entre 200 à 210cm.
Seule la Simmer Vmax a un fourreau encore plus court avec ses 456cm et un wish de 211cm.
La finition est très soignée et on reconnaît rapidement la qualité de mise en oeuvre de l'usine... Ezzy !
Un très bon point.
Les matériaux sont cependant différents avec moins de tramé, donc probablement moins "bulletproof" qu'Ezzy. On verra à l'usage.
Ce n'est donc pas un hasard si,comme les Ezzy, elles sont conçues pour s'accorder parfaitement avec les mâts RDM.
Autre bon point, il faut du constant curve et ça tombe bien, c'est pile poil comme mes mâts Ezzy Legacy RDM.
Donc pas de surcoût à prévoir pour les mâts.
Ca tombe bien aussi car la qualité de fabrication a un prix...
Et là, c'est moins drôle, le prix catalogue est à 855€ pour la 7.2. C'est pas la moins chère du marché.
EssentialStore me fera très gentiment 105€ de réduction. (frais de port inclus).
Facile à gréer, on est vite à l'eau.
J'ai la Thommen Gun 150L sous les pieds et dès que je monte dessus, je suis très agréablement surpris de me voir partir aussitôt au planning !
Une fois au vent, le creux est impressionnant, ce qui explique cette puissance surprenante qui permet, malgré ce vent léger d'environ 12-14nds (16 max au pif), de faire quelques aller-retours au planning vers l'île Ossehoek.
Malheureusement, le plaisir sera de courte durée avec un vent qui mollit déjà et malgré un changement d'aileron (40 à 42.5) suivi d'un mini coup de vent à 14-17nds max sous la pluie, le vent retombant ensuite définitivement...
Pas de perf significative (Vmax à 27.7nds et 500m à 24.4nds) lors de cet "unboxing" sans réglage optimisé.
Mais vu la force du vent, c'était plutôt sympa et même franchement inespéré, surtout pour mes plus de 100kg avec une 7.2 !
Ne tirons toutefois pas de conclusion hâtive...
Mais c'est cependant plutôt plaisant de ressentir ainsi une première bonne impression.
Reste à confirmer lors des prochaines sorties, dans des conditions un peu moins marginales.